La précarité menstruelle reste aujourd’hui un tabou et une réalité pour de nombreuses filles et femmes.
À l’occasion de la sortie de son rapport d’enquête sur la précarité menstruelle en Fédération Wallonie-Bruxelles, Synergie Wallonie pour l’Égalité entre les Femmes et les Hommes organise, le 24 juin 2022, au Cap Nord, à Namur, une assemblée annuelle qui a pour thème « Les enjeux de la lutte contre la précarité menstruelle » afin de présenter les résultats de l’enquête et d’échanger sur les enjeux, bonnes pratiques et obstacles à la lutte contre la précarité menstruelle avec des acteurs actifs dans ce domaine.
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Remise en contexte
La précarité menstruelle reste aujourd’hui un tabou et une réalité pour de nombreuses filles et femmes. Pour faire face aux dépenses liées aux menstruations, une femme doit en moyenne dépenser entre 10 et 12 € par mois, soit un budget d’environ 120 à 144 € par an.
Pour nombre de femmes ou de familles plus fragilisées, cela signifie parfois de choisir entre le besoin de protections hygiéniques et leurs besoins alimentaires, soit deux besoins de première nécessité. Les personnes les plus concernées sont notamment des étudiantes, des mères à la tête d’une famille monoparentale ou encore des femmes sans domicile fixe.
Cette réalité, renforcée par le contexte culturel tabou qui entoure encore les menstruations, peut aussi impacter leur vie sociale et leur santé : risques sanitaires causés par la fabrication artisanale des protections périodiques (avec des chaussettes, essuie-tout, chiffons ou encore des journaux), risque d’exclusion sociale lorsque l’on est amenée à s’éloigner de l’école ou du travail en période de menstruation, honte du manque d’argent, etc.
Emprises de constructions socio-culturelles et d’un imaginaire collectif fort, les menstruations sont pourtant aussi naturelles que le phénomène de la digestion. Sources de désagréments, d’appréhensions et de douleurs pour certaines ou bien de soulagement pour d’autres, les règles sont la réalité d’environ 3 millions de femmes en Belgique.
Depuis la critique du liquide bleu utilisé dans certaines publicités pour illustrer le sang des règles, jusqu’à la dénonciation de la taxe sur les produits périodiques, le sujet des menstruations est de plus en plus largement débattu en société. Grâce aux combats menés par différents acteurs de terrain, le sujet des menstruations s’inscrit de plus en plus souvent à l’agenda politique belge.
Malgré certaines victoires, comme la diminution de la « taxe tampon » en 2018, force est de constater que toutes ne vivent pas leurs menstruations de la même manière. En 2022, certaines sont encore moquées pour le simple fait d’avoir une tache de sang sur leur pantalon tandis que d’autres se voient contraintes d’utiliser des mouchoirs pour se protéger, de voler des protections ou de souffrir de douleurs intenses dans le silence.
Une problématique bien réelle
Cette nécessité d’action sur la précarité menstruelle en Wallonie a aussi été mise en évidence par les résultats d’une enquête effectuée, par notre association entre juin et décembre 2021.
Après la présentation des résultats de cette enquête, cet après-midi d’étude a pour objectif d’une part d’exposer la situation en matière de précarité menstruelle et les actions mises en œuvre pour lutter contre cette problématique et d’autre part d’échanger sur les enjeux, bonnes pratiques et obstacles à la lutte contre la précarité menstruelle avec des organismes de terrain et autres acteurs actifs dans la lutte contre la précarité menstruelle. En bref, il sera question d’échanger sur les différents moyens de transformer la précarité menstruelle en sécurité menstruelle.
Comment s’inscrire ?
L’inscription est gratuite mais fortement souhaitée. Il vous suffit de vous rendre ici