Karine Lalieux (PS), ministre fédéral des Pensions et de l’Intégration sociale, a décidé de consacrer une année à la thématique « Femmes et pensions ». Ce programme débutera officiellement le 7 mars, la veille de la journée internationale des droits de la femme, et se bouclera en mars 2023 avec un évènement de grande ampleur.
Ce projet sera axé sur 3 initiatives :
- La modernisation de la dimension familiale avec l’actualisation de l’étude datant de 2014. Ajouter à cela le lancement d’une étude sur l’écart des pensions entre les hommes et les femmes avec une comparaison de la Belgique avec les Pays-Bas et le Danemark.
- La mise en place d’un monitoring continuel de la dimension de genre sur le site Pensionstat.be. Ce qui permettra de mieux contextualiser et de mieux appréhender les causes et conséquences de l’écart des pensions.
- Une analyse des droits dérivés afin d’en identifier les bénéficiaires. Étudier le poids de ces droits par rapports aux droits propres et leur évolution.
Pourquoi le lancement de ce projet
Les femmes sont payées 23.1% de moins qu’un homme, et cet écart monte à 33.4% en ce qui concerne les pensions.
Les temps partiels étant majoritairement féminins, la pension minimum les concerne davantage. Sans oublier les pensions complémentaires dont un peu moins de la moitié sont touchées par les femmes. Or ces dernières perçoivent deux fois moins de ce que les hommes touchent.
Ainsi, notre système de pensions qui datent de la moitié du XXème siècle dévalorise les femmes et leurs carrières, alors qu’elles ont, elles aussi, travaillé et participé à notre sécurité sociale comme l’explique Karine Lalieux.
Toute sa réforme a d’ailleurs été réfléchie et construite en fonction de l’impact de genre. Elle vise non seulement la réduction des inégalités, mais également le refus de toutes nouvelles mesures aux conséquences négatives pour les femmes.
Quelles mesures
Plusieurs mesures sont déjà prises et d’autres sont sur la table.
Notons en premier, une pension minimum augmentée chaque année. Et ce pour tous les régimes (indépendants également). La ministre Lalieux a également réformé l’allocation de transition pour les jeunes veuves et veufs en augmentant la durée de cette dernière. Un montant minimum a par ailleurs été introduit à l’instar de ce qui existe pour la pension de survie.
Ensuite, les gardiennes d’enfants bénéficieront d’une pension minimum. En ce qui concerne les conjoints aidants, David Clarinval, collègue de la ministre, travaille sur ce thème.
Enfin, en ce qui concerne le calcul de la pension minimale, la ministre veut faire une discrimination positive tant que la société imposera des temps partiels et qu’elle n’organisera pas davantage de crèches etc. Elle évoque donc une seconde porte d’entrée à la pension minimale en réduisant le nombre d’années de carrière de 30 à 20 ans de travail effectif.
Alors que les libéraux désirent que pour ceux qui sont depuis 30 ans ou plus sur le marché du travail aient 20 ans de travail effectif avec 312 jours par an. Karine Lalieux, elle, parle de 10 ans de travail effectif avec 104 jours par ans, jugeant que le désir des libéraux exclurait 65% des nouveaux bénéficiaires de cette pension minimale dont 70% seraient des femmes.
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