Passer de 5 jours à 4 jours de travail ? Le nouveau projet de loi semble réjouissant.
Or cette mesure va-t-elle réellement répondre aux besoins et enjeux qu’elle prétend remplir : « Travailler moins pour vivre mieux » ? Probablement pas !
La réduction des journées de travail ne restreindra ni les heures, ni la charge de travail. Les heures effectuées sur 5 jours seront en effet condensées sur 4 jours… Peut-on dès lors parler d’une réduction collective du temps de travail ? Une réduction de travail certainement pas et collective encore moins puisque seul le secteur privé est concerné !
Nous nous alignons aux revendications portées par Soralia :
Pour rappel, voici ce que nous entendons par « réduction collective du temps de travail » :
- Une réduction pure et simple du temps de travail qui passerait (pour un temps-plein) de 38h à 32h par semaine ;
- Des embauches compensatoires (pour éviter une surcharge de travail sur le dos des travailleuses·eurs qui devraient réaliser en 4 jours ce qu’elles·ils sont tenu·e·s de faire en 5 jours) ;
- Le maintien du salaire dans sa totalité.
Pour toutes ces raisons, travailler plus de 9h par jour durant 4 jours par semaine est irréaliste. Cette réforme est absolument inconciliable avec les horaires des écoles, des crèches, entre autres. À nouveau, les réalités et les conditions de travail des femmes sont ignorées. Cette réforme pourrait donc davantage les impacter négativement. Nous savons en effet que ce sont les femmes qui, majoritairement, s’occupent du travail domestique et portent la charge parentale. Le manque de reconnaissance du travail non rémunéré, du temps des trajets travail/domicile et même du temps libre nous mènerait tout droit vers le burn-out.
Pour « travailler moins pour vivre mieux », il est urgent de reconsidérer le système du travail dans son ensemble, et non prétendre en modifier les contours.